Dans le cadre d’une procédure de divorce, qu’elle soit à l’amiable ou contentieuse, le notaire occupe une place centrale. Il assure la légalité et l’équité des démarches entreprises, garantissant ainsi la protection des droits de chaque partie. Son intervention est nécessaire à différentes étapes du processus pour encadrer la séparation des époux de manière sécurisée et conforme à la loi.
Le rôle du notaire dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel
Le divorce par consentement mutuel est la procédure la plus simple et la plus rapide pour se séparer lorsque les époux sont d’accord sur le principe du divorce et ses conséquences. Dans ce type de divorce, les époux doivent s’entendre sur toutes les questions, qu’il s’agisse de la répartition des biens, de la garde des enfants, de la pension alimentaire, ou encore des dettes communes.
L’intervention d’un notaire est obligatoire lorsque les époux possèdent des biens immobiliers ou des droits soumis à publicité foncière, car il doit établir un acte de partage appelé "état liquidatif".
L’état liquidatif réalisé par le notaire est un document qui détaille la répartition des biens entre les époux. Cet acte est essentiel pour garantir que chaque époux reçoit une part équitable et que tous les droits sont respectés.
Une fois cet acte rédigé, il est annexé à la convention de divorce, qui doit ensuite être signée par les deux époux et leurs avocats. Cette convention formalise l’accord des époux sur tous les aspects de leur séparation, et le notaire s’assure qu’elle est conforme aux exigences légales.
Après la signature de la convention de divorce, celle-ci est transmise au notaire dans un délai de 7 jours. Le notaire vérifie que toutes les formalités légales ont été respectées, notamment le respect du délai de réflexion de 15 jours avant la signature, et la présence de toutes les mentions obligatoires dans la convention.
Le notaire procède ensuite au dépôt de la convention au rang des minutes. Ce dépôt confère à la convention sa force exécutoire, ce qui signifie que l’accord est désormais reconnu comme ayant la même valeur qu’un jugement.
Le notaire est également chargé de la publication de l’acte au service de la publicité foncière pour garantir que les droits de propriété sont bien transférés, conformément à l’accord des parties.
Le rôle du notaire dans le cadre d’un divorce conflictuel
Lorsque les époux ne parviennent pas à un accord amiable, la procédure de divorce devient contentieuse. Ce type de divorce implique généralement une démarche plus longue et plus complexe, car il repose sur un litige entre les parties sur un ou plusieurs aspects de leur séparation.
Il existe trois types de divorce contentieux :
- Le divorce pour acceptation du principe de la rupture
Les époux sont d’accord pour divorcer, mais ne parviennent pas à un accord sur les conséquences de la séparation, comme le partage des biens ou la garde des enfants.
Il est prononcé lorsqu’un époux accuse l’autre d’avoir manqué à ses devoirs conjugaux (infidélité, violence, etc.)
- Le divorce pour altération définitive du lien conjugal
Il est demandé lorsqu’un époux peut prouver que la vie commune a cessé depuis au moins un an, même si l’autre époux ne souhaite pas divorcer.
Depuis la réforme de 2021, la procédure de divorce contentieuse a été simplifiée pour accélérer les démarches. Elle se compose désormais de deux étapes principales :
- une audience d’orientation sur les mesures provisoires
- une audience de plaidoirie qui aboutit au jugement de divorce
Pendant ces étapes, le juge aux affaires familiales peut solliciter l’intervention d’un notaire pour faciliter la résolution des litiges patrimoniaux entre les époux.
Le rôle du notaire pendant la procédure de divorce
Durant la procédure de divorce, le notaire peut être désigné par le juge dès l’audience d’orientation pour intervenir dans la liquidation du régime matrimonial des époux. Cette liquidation consiste à évaluer et à répartir les biens acquis par les époux pendant leur mariage, en fonction du régime matrimonial choisi (communauté, séparation de biens, etc.). Le notaire est alors chargé d’établir un inventaire détaillé de la situation patrimoniale des époux, comprenant tous les biens immobiliers, mobiliers, comptes bancaires, dettes et autres actifs.
Le notaire peut également être mandaté pour proposer un règlement des intérêts pécuniaires entre les époux, en formulant des recommandations sur la manière dont les biens doivent être partagés. Par exemple, si les époux possèdent un bien immobilier en commun, le notaire peut évaluer la valeur du bien et proposer un partage équitable, soit par la vente du bien et la répartition du produit de la vente, soit par l’attribution du bien à l’un des époux moyennant compensation financière.
Dans les situations où un accord amiable est impossible, le notaire joue également un rôle de médiateur. Il peut tenter de rapprocher les positions des époux en conflit et de faciliter un compromis acceptable pour les deux parties. Si aucun accord ne peut être trouvé, le juge aux affaires familiales peut alors ordonner une vente par licitation (enchères publiques) ou désigner un notaire pour superviser la vente du bien et veiller à ce que le produit de la vente soit correctement réparti.
Rôle du notaire après le prononcé du divorce
Après le prononcé du divorce, le notaire reste un acteur clé si les époux n’ont pas encore réussi à liquider leurs biens :
- En cas d’accord amiable, les époux peuvent faire appel au notaire pour finaliser la liquidation et le partage de leur patrimoine. Le notaire vérifie alors que chaque partie reçoit sa juste part et que toutes les démarches légales sont respectées. Il détermine les droits de chaque époux sur les biens communs ou indivis, établit les comptes entre les époux, en tenant compte des éventuelles créances et dettes, et procède à la répartition des biens en nature ou en valeur.
- Si les époux ne parviennent pas à un accord amiable sur la liquidation de leurs biens, la procédure devient judiciaire. Le juge aux affaires familiales peut alors désigner un notaire pour superviser cette phase de liquidation judiciaire. Ce dernier doit dresser un état liquidatif, qui formalise le partage des biens entre les époux et définit les lots à attribuer à chacun. Cette étape est essentielle, car elle permet de clarifier les droits de chacun et de prévenir de futurs litiges.
Le notaire est également responsable de la publication de l’acte de partage auprès du service de la publicité foncière, garantissant ainsi la validité et l’opposabilité du partage aux tiers. En cas de désaccord persistant, le juge peut soit homologuer l’état liquidatif établi par le notaire, soit renvoyer les parties devant le notaire pour qu’il élabore un nouvel acte de partage. Cette étape peut parfois inclure une vente par licitation si aucun autre compromis n’est possible.
Le notaire : conseiller et acteur indispensable pour toute procédure de divorce
Le rôle du notaire dans la séparation d’un couple est de veiller à ce que les accords de partage des biens soient juridiquement valides, équitables et respectueux des droits de chaque partie, tout en offrant des conseils éclairés pour protéger les intérêts de chacun.
Son intervention est indispensable pour sécuriser chaque étape du processus, depuis la rédaction des conventions jusqu’à la liquidation et au partage des biens. Se faire accompagner par un notaire est essentiel pour naviguer dans les complexités juridiques du divorce et assurer une séparation équitable et ordonnée.
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